Rene Olvera Salinas Colectivo Grietas
Au cours de cette troisième matinée du 3ème Séminaire de Reflexion et d’Analyse “Planèta Terre, Mouvements Antisistémiques”, on sentait encore l’odeur de la lune recouvrant la dignité rebelle du territoire zapatiste, lieu où quelques heures avant on célèbrait la fin du cycle calendaire maya. Cette nouvelle s’ouvre après 44 ans d’existence des Forces de Libération Nationale, organisation qui a donné naissance à l’EZLN, dont l’on fête aujourd”hui le 29ème anniversaire et qui, il y a 19 ans, le 1er janvier 2004, a pris les armes et s’est ainsi faite connaître du plus grand nombre.
L’exposé de Gustavo Esteva invitait à réfléchir aux défis lancés par les compañer@s zapatistas: continuer à construire un autre monde qui existe certes déjà en divers endroits, mais qu’il faut élargir et radicaliser compte tenu du contexte dans lequel on vit aujourd’hui. Il nous semble pertinent de souligner quelques points parmi ces défis mis en exergue par le compañero:
1. Reconnaître, visibiliser y assumer l’abime dans laquelle on est et dans laquelle on continue de tomber à un rythme sans précédent dans l’histoire de notre pays et (qui sait?) du monde. Il n’y a en effet aucun domaine de notre vie qui ne soit pas affecté par cette situation catastrophique. Et ce sont les femmes qui en souffre en premier lieu.
2. Reconnaître celà ne signifie pas rester en marge de la lutte et de l’organisation. Ces dernières doivent prendre en compte la principales caractéristique de l’horrible situation dans laquelle on vit: la spoliation totale opérée par le capitalisme d’Etat à l’échelle mondiale, y compris dans les pays dirigés par des gouvernements de “gauche”.
3. Le besoin de laisser de côté l’optimisme naïf, tout en prenant acte de l’espoir qui n’attend pas, puisque dans le contexte actuel, attendre c’est mourir. Pour cette raison, il faut vite inventer et nous engager dans une autre voie que celle de l’horreur actuelle.
4. Commencer à comprendre que le sens de l’agir est le mouvement. Il ne s’agit pas de faire n’importe quoi, mais de réfléchir à ce que l’on veut et à ce qu’on doit affronter. Pour faire celà, l’une des choses à faire est de changer les substantifs, qui qualifient l’horreur actuelle, en verbes. Si l’éducation et la santé par exemple sont des termes pleins de merde et sont donc sous la férule de l’horreur. En revanche des verbes comme apprendre et guérir renvoient à notre moi et sont donc fondamentaux, car ils permettent de décentrer le raisonnement et donc de se demander quelle est la meilleure façon de nous administrer collectivement sur nos terrioires, de construire l’autonomie comme nous l’ont enseigné les zapatistes, de démanteler les appareils d’Etat et du capital en faisant en sorte de ne pas avoir besoin d’eux.
5. Nous approprier tous les jours l’idée qu’en ces temps d’horreur, “on ne peut vivre qu’en luttant” comme le soulignent les compas d’Acteal et que la lutte est le fait d’hommes et de femmes ordinaires, rebelles et insatisfaits” comme l’on signalé les compas zapatistes dans les communiqué les plus récents. Cette matinée est marqué par l’absence et l’excuse de Javier Sicilia pour ne pas être venu et la participation de Silvia Ribeiro dénonçant la présence de l’Horreur dans notre alimentation, elle a laissé à l’assemblée un gout accentué d’une digne rebellion de toutes les géographies, et qui apelle à appuyer le zapatisme avec tout ce que cela implique.
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